Trois chiffres révélateurs et particulièrement accablants : 42% des catholiques pratiquants de France ne croient plus au “rôle civilisateur” de leur religion ; 63% se déclarent même d’accord ou plutôt d’accord pour affirmer que “toutes les religions se valent” ; 68 à 75% vont jusqu’à demander à l’Eglise de revoir d’urgence ses positions morales sur le divorce, la contraception et l’avortement… Force est bien d’en conclure que deux catholiques “pratiquants” sur trois occupent les bancs de leurs paroisses sans aucune conviction sur les exigences individuelles et le rayonnement social de leur propre foi.
Ce n’est pas le cas des cinq à six millions de musulmans, français ou étrangers, qui vivent sur le territoire de notre République. Tous ceux qui pratiquent croient ici dur comme fer aux cinq piliers de l’islam ainsi qu’à la supériorité universelle et conquérante de leur religion. Combien sont-ils ? L’islam n’ayant pas de “culte” au sens propre, et la prière du vendredi n’étant pas l’équivalent de notre messe du dimanche, il faut prendre en compte les prescriptions rituelles, et notamment le jeûne du Ramadan, pour se faire une idée de la proportion des musulmans pratiquants : 70%, d’après une autre enquête approfondie de l’Ifop, ce qui induit une population totale comprise entre 3,7 et 4 millions de Croyants.
La première communauté confessionnelle de France – au sens fort du nombre de croyants convaincus et pratiquants – est donc déjà celle des musulmans… A quelle vitesse ces vrais croyants de l’islam vont-ils à leur tour se “séculariser”, se décérébrer, se démotiver, comme les catholiques de France depuis Vatican II, perdre toute conviction dans leurs pratiques, puis la pratique elle-même et le sentiment de détenir de près ou de loin une quelconque vérité ? Je ne parierai pas trop fort sur cette hypothèse agitée par les “laïcistes” et les sociologues bien-pensants : la foi a horreur du vide, et l’homme cherchera toujours la foi.
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