Claude Lévi Strauss, l’un des intellectuels les plus néfastes du XXe siècle a quitté ce monde le 30 octobre dernier, après une longue et intense vie de 101 ans. De quoi accusons-nous Claude Lévi Strauss ? D’avoir porté des coups assassins contre la notion même de la vérité, au nom d’un relativisme culturel sorti tout droit des bas fonds de sophistes Grecs contre lesquels Socrate et Platon se battaient déjà à leur époque. C’est Claude Lévi-Strauss qui a rendu populaire auprès des millions d’étudiants et d’intellectuels à l’échelle internationale, l’idée qu’on ne peut pas comparer les bienfaits d’une culture par rapport à une autre ; que toutes les cultures se valent dès le moment où elles ont développé un système des règles logiques qui leur est propre.
Questionné par swissinfo.ch sur l’apport essentiel de l’ethnologue français, Pierre Centlivres, un ethnologue suisse, confirme qu’en effet Lévi-Strauss « n’établissait pas de différence de nature entre « sauvages » et « civilisés » et « qu’il estimait que nous n’avons pas une position et les critères qui permettent de porter des jugements hiérarchiques sur les autres cultures ». A la question de savoir si Lévi-Strauss était le dernier de grands penseurs des Lumières, Centlivres répond sans détour qu’il « est très difficile de qualifier Lévi-Strauss d’homme des Lumières, car il était marqué par un désenchantement, un pessimisme profond. Il voyait dans le progrès, non pas la lumière justement, mais une menace » !
Pourtant, signe de l’idéologie pessimiste qui ronge la plupart des nos organes de presse, les principaux journaux de notre pays ont consacré des pages et des pages entières au panégyrique de Lévi-Strauss, quatre pages dans Libération et quatre pages dans Le Monde, pour n’évoquer que ceux-là ! Le Monde publie, sans aucun commentaire, cette phrase clé de ce « grand homme » qui refusait d’établir une différence de nature entre l’homme et l’animal : « On m’a souvent reproché d’être antihumaniste. Je ne crois pas que ce soit vrai. Ce contre quoi je me suis insurgé (…) c’est cette espèce d’humanisme dévergondé issu, d’une part, de la tradition judéo-chrétienne, et d’autre part, plus près de nous, de la Renaissance et du cartésianisme qui fait de l’homme, un maître, un seigneur absolu de la création. J’ai le sentiment que toutes les tragédies que nous avons vécues, d’abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin les camps d’extermination, cela s’inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis plusieurs siècles, mais, dirais je, presque dans son prolongement naturel. Puisque c‘est, (…) d’une seule et même foulée que l’homme a commencé par tracer la frontière de ses droits entre lui-même et les autres espèces vivantes, et s’est ensuite trouvé amené à reporter cette frontière au sein de l‘espèce humaine, séparant certaines catégories reconnues seules véritablement humaines, d’autres catégories qui subissent alors une dégradation conçue sur le même modèle qui servait à discriminer espèces vivantes humaines et non humaines. »
Pourquoi ces idées sont-elles si dangereuses ? Le moindre livre d’histoire nous informe sur les civilisations dont les conceptions se sont traduites par une démographie croissante et un niveau de vie, de culture et de progrès grandissant par habitant et par km2, et celles qui ont, au contraire, péri car elles n’ont pas su faire face aux défis de leur temps. Ne pas intervenir alors pour donner le « feu » aux civilisations qui ne l’ont pas encore, tels des Prométhée modernes, est passible, tout comme dans la vie quotidienne, de non-assistance à des personnes en danger. Car si l’humanité est diverse en termes de langues, de culture et d’histoire, et c’est l’une de ses grandes richesses, les grands principes qui permettent d’assurer sa survie et son développement, en termes de connaissance des lois de la nature, relèvent, eux, de l’universel. Contrairement a ce que défend Lévi-Strauss, toute société qui ne développe pas les pouvoirs conceptuels de ses citoyens pour pouvoir fournir l’énergie suffisante et les technologies nécessaires à son développement, besoins dont l’approche est identique pour toutes les sociétés, périra. Ceci représente aussi la grande différence de nature qui existe entre nos amies les bêtes, et nous : notre capacité à réfléchir, à découvrir des principes physiques universels qui régissent notre monde et à nous en servir pour le progrès de l’espèce.
Au fond, il y a quelque chose de parfaitement oligarchique dans l’attitude de Lévi-Strauss qui apprécie les « sauvages », à partir de son existence bien confortable dans un pays développé du secteur avancé et du haut de sa position à la tête du Comité qui a dirigé la création du Musée des Arts Premiers de Jacques Chirac, sans pour autant vouloir adopter leur façon de vivre. Chacun est bien à sa place ! C’est pour cela, qu’il en soit conscient ou non, que les opinions de Claude Lévi-Strauss ont été bien utiles aux colonialistes, en France et ailleurs, pour justifier l’arriération des peuples dont on voulait assurer la domination.
Il n’est pas surprenant de ce point de vue d’apprendre que la carrière de Lévi-Strauss fut lancée au début par Célestin Bouglé, un proche de la synarchie anglaise d’avant-guerre à Paris, représentant aussi de la Fondation Rockefeller. Célestin Bouglé était le fondateur du Centre de Documentation Sociale où avant guerre l’on retrouvait des individus associés aux synarques anglo-américains tels Raymond Aron, Robert Marjolin et même Marcel Déat, d’abord socialiste puis pétainiste et collaborateur des nazis. Charles Rist, économiste de renom international, sous-gouverneur de la Banque de France avant la guerre et fondateur de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), faisait aussi partie de ces groupes. Expulsé de l’enseignement universitaire à cause des lois juives de Pétain, Claude Lévi-Strauss s’exila aux Etats-Unis où il travailla à la New School for Social Research de New York, autour de laquelle d’autres exilés se sont rassemblés tels Leo Strauss, qui allait ensuite fonder le courant des néoconservateurs américains que l’on vit sévir autour de George Bush Jr, ainsi que la philosophe Hannah Arendt, ancienne maitresse du philosophe Heidegger, y compris après qu’il eut pris sa carte au Parti Nazi.
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