mardi 29 septembre 2009

Vidéo: Interview de Charles Gave (Après-crise: crise en Europe, boom en Asie) PUTAIN d'EUROPE

Entretien avec Charles Gave (Mai 2009) - L'après-crise : Crise en Europe, Boom en Asie.

Charles Gave – né en 1941, il est économiste spécialiste des marchés financiers. Il a reçu un PhD en économie de l’Université de Chicago où il fut l’élève de Milton Friedman. Après avoir commencé sa carrière comme analyste financier dans une banque d’affaires française, il crée en 1974 une entreprise de recherche économique indépendante, Cecogest. En 1986, il diversifie son activité vers la gestion de portefeuille et devient le cofondateur de Cursitor-Eaton Asset Management, qui est ensuite vendu en 1995 à Alliance Capital. C’est en 1995 que Charles Gave crée Gavekal Research, Gavekal Capital et Gavekal Securities, trois entreprises dont le siège est aujourd’hui à Hong Kong.

Charles Gave défend le libéralisme accusé d’être à l’origine de la crise financière et économique dans un plaidoyer remarquable. Intelligent, clair et argumenté.

Il n’est pas facile d’écrire sur un livre qui aborde un sujet déjà traité dans votre propre livre. Surtout quand l’ouvrage est très bon. C’est le cas de l’essai de Charles Gave, Libéral mais non coupable (Bourin Editeur, 2009). Avec la précision d’un entomologiste, Gave démonte un à un les rouages de la crise et démontre parfaitement que les médias et les politiques nous ont raconté n’importe quoi et ont largement profité de la situation pour gonfler les Etats. Cette crise, écrit l’auteur, a « des racines beaucoup plus profondes que la simple incompétence des banquiers et des hommes d’affaires (d’ailleurs, s’ils avaient été tous des goinfres et des idiots, on n’aurait jamais connu des années de croissance économique). La responsabilité des Etats, des banquiers centraux, des hommes politiques et des organisations internationales est lourdement engagée, ce qui est la condition sine qua non pour qu’une crise lourde ait lieu ». « Ce n’est pas le libéralisme qui est la cause profonde de cette crise, continue Gave. Bien au contraire. » En réalité, c’est le manque de libéralisme économique qui a précipité le monde dans la crise. L’interventionnisme des banques centrales, le jeu avec les taux d’intérêt et donc avec la monnaie, et la volonté des gouvernements américains successifs de faire du « droit au logement opposable », ce n’est pas vraiment du libéralisme économique.

Le mélange banque d’affaires – banque de dépôt, la titrisation, les agences de notation, tout est expliqué patiemment et clairement. C’est de l’excellent travail pédagogique (les politiques et les journalistes devraient étudier ce livre). L’auteur revient aussi sur la faillite de Lehman Brothers, une bêtise de Paulson car cette faillite a répandu la panique (une grande banque pouvait faire faillite !) et a pénalisé ceux qui travaillaient avec Lehman : environ 583 Mds de dollars étaient en transit par cette banque au moment de la faillite ! D’où la série de faillites qui s’en est suivie et l’arrêt du crédit. Les banques ne se faisaient plus confiance.

Que faisait la police ? se demande l’auteur. En balayant facilement les bêtises sur l’absence de régulation, il démontre comment les gendarmes des banques ont failli à leur devoir. En gros, depuis une vingtaine d’années, les banques, soutenues par les gouvernements, ont fait tout ce qu’elles ont voulu. Quelques preuves ? Alors que la règle permet à une banque de prêter entre 10 à 12 fois ses fonds propres, elles ont toutes largement dépassé ce seuil : Lehman Brother, 35 fois ses fonds propres, Fortis, 55 fois, RBS, 60 fois, Hypovereinsbank, 70 fois… Où étaient les autorités de contrôle des banques ? Où étaient les banques centrales ? Où étaient les services internes et les grands réviseurs comptables ? Les agences de notation ? Tous ces organismes ont failli. Ont-ils été punis ?

Ce n’est pas en faisant plus de régulation que les choses s’arrangeront mais en faisant confiance au marché. Charles Gave est optimiste. Cette crise ne signifie pas le retour de l’Etat mais au contraire son chant du cygne. Ce sont les inventeurs et les entrepreneurs qui prendront le pouvoir économique. Pourvu qu’il ait raison.

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